Imprimer
A la porte du Ciel
Le samedi 2 avril dans la soirée, le pape Jean-Paul II frappe à la porte du ciel. Après quelques instants, la porte s’ouvre.

Première surprise et grande déception. Ce n’est pas Saint-Pierre, ni la vierge (blanche ou noire), mais le Christ lui-même qui ouvre la porte. Rien d’étonnant puisqu’il a affirmé :
« Je suis la porte » (Jean 10.9)

Jean-Paul II : Bonjour Seigneur. Je suis le pape Jean-Paul II, le Saint-Père, et je viens…

Jésus-Christ : Excuse-moi de te couper, tu dis être le pape, le Saint-Père, mais as-tu oublié ce que je disais quand j’étais sur la terre « N’appelez personne sur la terre votre Père ; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux » (Matthieu 23.9) ? Ce sont les hommes qui t’ont donné ce titre, mais à mes yeux, c’est sans importance !

Jean-Paul II : Tu oublies, Seigneur, que je suis ton vicaire…

Jésus-Christ : Comment ? Un vicaire remplace un absent. Je ne suis jamais absent, en plus, je vous ai envoyé le Saint-Esprit. Je ne vous ai jamais laissé orphelins ! Jean 14 v 18

Jean-Paul II : Pourtant, Seigneur, des milliers de personnes se sont prosternées devant moi…

Jésus-Christ : Et tu as laissé faire ? Ne sais-tu pas que, lorsque quelqu’un voulait se prosterner devant celui que tu considères comme le premier pape, celui-ci s’est opposé : « Lève-toi, moi aussi je ne suis qu’un homme ! » (Actes des Apôtres 10.26)

Jean-Paul II : Seigneur, tu sembles oublier tout ce que j’ai fait pour toi. J’ai fait plus de cent voyages sur les cinq continents, j’ai publié quatorze encycliques, j’ai…

Jésus-Christ : Je suis encore obligé de t’interrompre. As-tu lu Luc 17 v 7-10 qui parle des serviteurs inutiles ? Je trouve que ta théologie n’est vraiment pas en accord avec les Ecritures. Ecoute-moi bien. « C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est pas par les œuvres, afin que personne ne se glorifie » (Ephésiens 2.8-9). Attention, ne te glorifie pas !

Jean-Paul II : Et pourtant, Seigneur, je pensais bien faire.

Jésus-Christ : Tu sais, tes voyages coûtaient cher. Mes déplacements l’étaient beaucoup moins. Je me contentais d’un âne, une 2CV t’aurait suffi. Si je me souviens bien, ton dernier voyage en France est revenu à 5.120.000 francs, ce n’était pas encore le temps de l’euro, tu peux toujours diviser par 6,55957…

Jean-Paul II : Seigneur, il faut que tu me laisses entrer dans ton ciel, car des millions de personnes prient pour le salut de mon âme.

Jésus-Christ : Si ce n’était pas trop sérieux, je trouve ton argument ridicule. N’es-tu pas sûr de ton salut ? En plus, et écoute bien cela, dès que tu as rendu l’âme, ma décision à ton sujet est faite, dans ma sainteté, ma justice et mon amour ; et des millions de prières ne peuvent modifier la juste décision de Dieu.

Jean-Paul II : Il me semble, Seigneur, que tu connais la Bible un peu mieux que moi. C’est vrai, j’ai lu tellement d’ouvrages théologiques de notre Eglise et j’ai sans doute négligé ta Parole. Mais quand même, Seigneur, je suis le chef d’une importante Eglise, je suis le pasteur des pasteurs, en plus…

Jésus-Christ : Halte ! Jean-Paul, là encore je suis obligé de te reprendre. Celui que tu considères comme le premier pape, et que tu devrais imiter, s’est simplement nommé ancien comme les autres. 1 Pierre 5 v 1

Jean-Paul II : Et puis, quelque chose qui doit te faire plaisir. J’ai lutté de toute mon énergie pour le rapprochement des religions. Souviens-toi d’Assise. Que c’était beau de voir des catholiques, des orthodoxes, des anglicans, des protestants, des juifs, des musulmans, des bouddhistes, des hindouistes, des bahaïs et d’autres prier ensemble…

Jésus-Christ : Prier qui, prier quoi, prier comment ? Sais-tu, Jean-Paul, que j’ai en horreur de tels rassemblements. Je suis vraiment peiné de voir que tu ne connais pas des paroles solennelles que j’ai dites : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. » (Jean 14.6). D’ailleurs ton premier pape affirme la même chose. Il n’y a de salut qu’en Jésus. Actes des Apôtres 4 v 12

Jean-Paul II : Ne te souviens-tu plus, Seigneur, que tu as dit un jour à Pierre : « Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise » ?

Jésus-Christ : Ce jeu de mots « Pierre et pierre » n’existe qu’en français. Je parlais araméen, et là, j’ai bien fait la différence entre l’homme Pierre et cette confession magistrale « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». C’est sur cette confession, ce Roc, que moi – et pas toi – je bâtirai mon Eglise.

Jean-Paul II : Moi, le pape, je suis le successeur de Pierre.

Jésus-Christ : Pierre n’a pas de successeur. En plus, tu t’appelles Jean-Paul et pas Pierre.

Jean-Paul II : Désolé, Seigneur, tous nos théologiens justifient la papauté par ce verset.

Jésus-Christ : Voyons, Jean-Paul, on dirait que tu fais partie d’une secte, en sortant des versets hors de leur contexte. Lis la suite en Matthieu 16.23 « Arrière de moi, Satan ! Tu m’es en scandale, car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes. » Un beau compliment pour le début de la papauté.

Jean-Paul II : Tu sembles oublier une autre de tes paroles, Seigneur. Dans Jean 21 v 15-18, tu as bien confié à Pierre l’ensemble des chrétiens.

Jésus-Christ : C’est vrai, Pierre avait un rôle dans la jeune Eglise. Il devait, durant quelques années, veiller sur les nouveaux convertis, mais rien de plus. Je te rappelle une nouvelle fois que j’ai donné cet ordre à Pierre et à personne d’autres.

Jean-Paul II : Seigneur, j’ai oublié de te dire que je suis également un souverain politique. Je suis à la tête de la Cité du Vatican.

Jésus-Christ : Pauvre Jean-Paul tu as oublié une fois de plus mes paroles « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » (Matthieu 22.21). Ne vois-tu pas que le pouvoir spirituel n’a rien à voir avec le pouvoir temporel. Je l’ai pourtant précisé clairement : « Mon royaume n’est pas de ce monde. » (Jean 18.36)

Jean-Paul II : C’est quand même beau le Vatican, ses bâtiments somptueux, ses milliers de cierges allumés, ses vitraux, tout cet or…

Jésus-Christ : Là encore, tu n’as rien de commun avec ton premier pape qui n’avait ni argent ni or. Actes des Apôtres 3 v 6

Jean-Paul II : Seigneur, tu ne peux quand même pas mettre en doute ma grande piété. Partout où je suis allé, je me suis respectueusement prosterné devant les statues de la Vierge.

Jésus-Christ : N’as-tu pas appris, Jean-Paul, quand tu faisais ton catéchisme en Pologne, les dix commandements ? Par exemple : « Tu ne feras pas d’image taillée et tu ne te prosterneras pas devant elle ». (Exode 20.4-5)

Jean-Paul II : Mais Seigneur, c’était des statues de ta mère, de la Vierge, notre médiatrice…

Jésus-Christ : La médiatrice, ça existe en géométrie, mais pas en théologie, encore moins en théologie biblique. 1 Timothée 2 v 5

Jean-Paul II : Je te répète, Seigneur, c’était des statues de la Sainte Vierge…

Jésus-Christ : Non, ma mère ne veut pas être représentée. D’ailleurs, tu ne sais pas si elle était grande ou petite, blonde ou noire. En plus, après ma conception miraculeuse et ma naissance, elle a épousé Joseph et j’ai eu au moins six demi-frères et demi-sœurs. Quelle belle famille ! Quelle bénédiction de Dieu ! Matthieu 13 v 55-56

Jean-Paul II : Je vais quand même demander à la Vierge de m’ouvrir la porte du ciel.

Jésus-Christ : Désolé Jean-Paul, c’est moi qui ouvre la porte, et personne ne peut fermer, si je ferme, personne ne peut ouvrir. Apocalypse 3 v 7

Jean-Paul II : Ta mère se laissera fléchir et j’irai quand même au ciel, j’ai toujours vénéré ses statues.

Jésus-Christ : Non Jean-Paul, je suis obligé d’être parfaitement juste et d’appliquer ma Parole qui affirme solennellement : « Dehors les idolâtres ! » (Apocalypse 22.15)

Jean-Paul II : Je te prie donc, Seigneur, d’envoyer quelqu’un au Vatican pour qu’il leur atteste ces choses, afin qu’ils ne viennent pas aussi dans ce lieu de tourments.

Jésus-Christ : Ils ont l’Evangile, qu’ils le lisent, qu’ils le méditent et qu’ils abandonnent toutes les traditions humaines. Luc 16 v 19-31

Jean-Paul II : Tu vois, Seigneur, depuis que je suis mort, tout le monde dit du bien de moi.

Jésus-Christ :« Malheur, lorsque tous les hommes diront du bien de vous, car c’est ainsi qu’agissaient leurs pères à l’égard des faux prophètes ! » (Luc 6.26)

Jean-Paul II : As-tu vu l’enterrement grandiose qu’on célébrait pour moi ?

Jésus-Christ :« Laisse les morts ensevelir leurs morts ! » (Matthieu 8.22)

et la porte se referma …

 
 
Gérard DAGON
 
Imprimer
Imprimer Forum Nous contacter Fermer la fenêtre
© 2004 - ADDLASEYNE.COM | www.addlaseyne.com | Nous contacter